Résumé
Une bonne partie des objets de cuivre et de bronze du début de la métallurgie au coeur des Alpes du Nord françaises est proche de gîtes cuprifères. Existe-t-il un lien entre les objets et les ressources minières et la présence du cuivre a-t-elle généré une métallurgie locale? Le cuivre de la région du lac d'Annecy, de haute Tarentaise et des Baronnies a pu être exploité au Chalcolithique ; dans les Hautes-Alpes la mine de Saint-Véran comporte des installations de cette épo-que et une mine de Tarentaise a été utilisée au Bronze ancien. Mais les Hautes-Alpes ont pu avoir été une véritable succursale des métallurgistes de la Civilisation du Rhône.

Abstract
A large part of the bronze and copper objects, in the beginning of the metal manufacturing in the centre of the French northern Alps, is close to cupriferous deposits. Is there a link be-tween objects and mining resources and had the presence of copper generated a local metal manufacturing? The copper of the Annecy's lake area, of high Tarentaise and Baronnies might be exploited in Chalcolithic ; in the Hautes-Alpes, Saint-Véran's mine contains installations of this time and Tarentaise's mine was used in the Early Bronze Age. But the Hautes-Alpes were able to have been a real branch of the metalworkers of the Rhône Culture.

Zusammenfassung
Ein guter Teil von den Kupfer- und Bronzegegenstände des Anfangs der Metallurgie in der Mitte der französischen nördlichen Alpen ist nahe bei Kupferfundorten. Stehen die Gegen-
stände und die Bodenschätze in Beziehung zueinander? Hat das Vorhandensein von Kupfer eine örtliche Metallurgie erzeugt? Kupfer aus dem Gebiet des Annecysees, der Haute-Maurienne und der Baronnies hat in der Kupferzeit abgebaut sein können ; in dem Bergwerk von Saint-Véran in den Hautes-Alpes befinden sich Anlagen aus dieser Epoche und ein Bergwerk in der Tarentaise ist in der Altbronzezeit benutzt worden. Aber die Hautes-Alpes haben eine echte Filiale der Me-tallurgen der Rhônekultur gewesen sein können.


En 1976, au IXe Congrès UISPP de Nice, nous avions évoqué la relation possible entre les vestiges métalliques et les régions riches en gîtes cuprifères dans un inventaire des ressources en cuivre connus sur le territoire des Alpes du Nord (Rebillard et Bocquet 1984). Plus récemment L. Carozza (1998) a fait la démonstration de la relation cuivre-vestiges métalliques dans le Bas-Quercy au Chalcolithique, relation confirmée par la fouille de l'atelier d'Al Claus (Tarn-et-Garonne).
Dans les massifs internes, les zones cuprifères sont nombreuses et certains des filons devaient être connus depuis la fin du Néolithique : hautes vallées de l'Arc, de l'Isère, du Drac et de la Durance (Bocquet 1997). Il est probable que certains ont attiré les premiers métallurgistes sans que les traces des travaux miniers aient été retrouvées.
Je vais essayer de préciser les zones où objets de cuivre et premiers bronzes sont proches des gîtes minéraux et pour lesquelles l'existence d'une métallurgie locale peut se poser avec une certaine pertinence (Fig. 1). Car rien ne s'oppose, a priori, que certains filons d'extension géologique limitée n'aient pas été exploités ; tout gîte n'a pas forcément l'ampleur des Clausis à Saint-Véran !

Le cuivre (Fig. 1)
Les objets de cuivre sont assez rares dans les Alpes du Nord, une douzaine de sites en ayant fourni, et certains ont une origine connue comme la perle biconique en cuivre stibié de Charavines, Isère, qui est languedocienne. La plupart (huit sites) a été trouvée à proximité de gisements de cuivre.

- Sur les cinq haches plates en cuivre bien localisées que comptent les Alpes du Nord (Bocquet 1997), autour du lac d'Annecy il y en a trois, à Annecy-le-Vieux, Sévrier et Faverges (Fig. 3 - 1, 2 et 3) et de la chalcopyrite existent à Montmin et à Saint-Ferréol tout près de Faverges. Deux haches (Fig. 4 - 1 et 3) portent des marques de finition par martelage soigné ; celle de Sévrier, qui est brute de coulée dans un moule univalve probablement en terre, est un lingot (Fig. 4 - 2).
Cette dernière pourrait être le témoin d'une fabrication locale car les trois haches de cuivre proviennent d'une aire de 20 kilomètres de diamètre à l'intérieur duquel se placent deux gîtes cuprifères ; le hasard est-il seul en cause ? Si l'absence de contexte techno-culturel nous conseille la prudence, le fait mérite d'être signalé car il serait curieux qu'il n'y ait pas de liens entre les objets et les filons de cuivre.
Une quatrième hache de cuivre provient de Saint-Pierre-d'Albigny, dans la Combe de Savoie, proche du gîte de cuivre gris d'Albertville et des nombreux gîtes de chalcopyrite sur les communes d'Aiguebelle, Argentine, Montendry, Montgellafrey, Montgilbert, Montsapey, Saint-Alban et Saint-Georges-les-Hurtières.

- En Tarentaise, les tombes de Fontaine-le-Puits avec leur architecture de type Remedello et leurs cuivres peuvent être les témoins d'une recherche et/ou d'une exploitation du cuivre par des émissaires de la puissante civilisation chalcolithique qui a régné au nord de la Lombardie et qui a procédé à la métallurgie depuis la fin du IIIème millénaire av. J.-C. (Bocquet 1996-97) En effet le cuivre abondant dans la haute vallée de l'Isère et de ses affluents (cuivre gris à Doucy, Granier, Macot, Montvalézan, Naves et chalcopyrite à Bourg-Saint-Maurice, Feissons-sur-Isère, Champagny-en-Vanoise, Pesey, Saint-Bon, Saint-Marcel, Villaroger, etc...) a pu attirer prospec-teurs ou artisans italiques. L'absence de fouilles nous prive actuellement de tout autre argument archéologique.

- Le seul élément de cuivre de Maurienne, une alêne de la grotte des Balmes à Sollières, est à quelques kilomètres des filons de Termignon et peu éloignée de ceux de malachite de Modane.

- En Drôme orientale, les Baronnies possèdent des filons de cuivre gris à Buis-les-Baronnies, Propiac et Beauvoisin ; or cette région a été fortement occupée au Chalcolithique et à l'âge du Bronze ancien, avec en particulier les importants hypogées de Perpétairi à Mollans, et les grottes-ossuaire de Mirabel-aux-Baronnies ou de Sainte-Jalle. On est en droit de relier les deux phénomènes (Bocquet 1997).

- Dans les Hautes-Alpes, la sépulture chalcolithique de Saint-Cyrice-l'Etoile, avec ses pointes de flèches foliacées et ses trois perles en cuivre, est à moins de deux kilomètres de la malachite d'Orpierre. Dans le dolmen de Saint-Pancrace, à la Batie-Neuve près de Gap, une sépulture de type chalcolithique méridional avec ses boutons perforés en V et ses quatre perles de cuivre est séparée de cinq kilomètres de la malachite de la Montagne de l'Aigle à Avançon.

L'exploitation de la mine de Saint-Véran, Hautes-Alpes
Les environs de Saint-Véran possèdent de riches affleurements de cuivre natif, de cuivre gris, de malachite, d'azurite et de chalcopyrite. Depuis près d'un siècle on connaissait la présence de très vieilles exploitations mais les travaux récents d'H. Barge, B. Ancel, J.L. Guendon, P. Rostan, J.F. Malaterre (sur la cabane des Clausis) et d'A. Gattiglia et M. Rossi (dans l'abri de Pinillière), ont permis de mettre au jour d'importants vestiges et de dater les premiers affinages de cuivre. Des tranchées à ciel ouvert suivaient les filons de bornite et dans une cabane voisine, le concassage du minerai est attesté par des pierres à cupule ; le grillage ou la réduction avait lieu dans un foyer qui comportait tuyères en terre cuite entourées d'abondants résidus scorifiés. Le cuivre obtenu ne comporte ni antimoine ni arsenic. La date la plus ancienne obtenue dans la ca-bane est de 2460-2140 BC et la plus récente de 2114-1761 BC en dates calibrées (Barge, 1997). Ces résultats placent donc une exploitation au Chalcolithique et au Bronze ancien pouvant at-teindre cinq ou six siècles de durée.

Le bronze (Fig. 2)
Les preuves irréfutables d'exploitation de gîtes de cuivre sont au nombre de deux ; nous avons vu la mine de Saint-Véran qui débute au Chalcolithique et se poursuit au Bronze ancien mais une autre exploitation est attestée en Tarentaise au Bronze ancien.

- L'exploitation d'une mine près de Moûtiers, Savoie (Fig. 3- 4 à 8) H. Müller (1921) décrit une hache-spatule (Fig. 4 - 9) trouvée dans un puits de galerie (ou dans une galerie) de mine de cuivre en exploitation en 1917 " aux environs de Moûtiers " ; or à Moûtiers même on ne connaît aucun gîte de cuivre mais il y en a dans la commune voisine de Saint-Marcel, à moins de 5km en amont. C'est de là que doit provenir la hache-spatule prouvant l'utilisation de la mine au Bronze ancien.
On peut aller plus loin dans les débuts de la métallurgie en Tarentaise qui compte en plus quatre poignards à manche massif :
- H.Müller (1930) en publie un découvert en 1890 aux environs de Moûtiers (Fig. 4 - 8) ;
- E.Chantre (1875) figure celui trouvé sous des gros blocs (Fig. 4 - 11) sur la commune voisine de Feissons-sur-Salins.
- L'abbé Ducis, érudit savoyard de la fin du XIXe siècle, donne le dessin d'un poignard (Fig. 4 - 13) découvert à une dizaine de kilomètres en aval, à Feissons-sur-Isère dans une zone, elle aussi, riche en minerai (Feissons-sur-Isère, Notre-Dame-de-Briançon, la Léchère, Doucy, etc...).
- Un autre poignard à manche massif (Fig. 4 - 7) a été découvert dans une fissure de rocher à Séez, près du col du Petit-Saint-Bernard donc sur la route vers le Val d'Aoste (Müller 1904).
La civilisation du Rhône parvenue, depuis le Valais, par le col du Grand-Saint-Bernard, le Val d'Aoste et le col du Petit-Saint-Bernard, marque ainsi la Tarentaise par cinq bronzes caractéristiques, région occupée depuis le Néolithique moyen (Bocquet 1997) et déjà sous influence du haut-Rhône. En outre le Châtelard, à Bourg-Saint-Maurice, possède un niveau d'occupation daté du Bronze ancien (cal. 2198-1594 ; Lyon 4591 : 3550 +/- 120 B.P.).

Si la hache-spatule atteste la mise en exploitation d'un filon par les métallurgistes valaisans, on ne sait pas si, en plus de l'affinage du métal sur place, il y avait aussi façonnage du bronze. Il n'existe pas en Tarentaise d'autres traces que les bronzes façonnés ; c'est pourtant suffisant pour témoigner de la présence, sur la haute Isère, de riches métallurgistes de la civilisation du Rhône avec quatre poignards de prestige rassemblés sur un petit territoire, exemple d'une densité exceptionnelle.

La Combe de Savoie (Fig. 3- 9 et 10)
Une hache à épaulement du type de la Baraque a été trouvée à Aiguebelle et un poignard à manche massif (Fig. 4 - 11 et 14) à Saint-Pierre-d'Albigny, au débouché de l'Arc dans la Combe de Savoie, à son confluent avec l'Isère. A cette dernière commune E.Chantre (1875) attribue une hache à bords droits qu'il ne figure pas mais qu'il compare à celle de Vieugy, station littorale de Veyrier-du-Lac sur le lac d'Annecy ; or celle-ci est du type de Neyruz.
Nous avons ici, sur quelques kilomètres trois bronzes au coeur d'une zone de concentration de nombreux filons de cuivre que nous avons vus précédemment.
Bien qu'aucun vestige d'exploitation protohistorique n'ait été retrouvé, là encore la relation entre matériel de la civilisation du Rhône et cuivre doit être soulignée.

La haute Durance (Fig. 5
en haut de page - 14 et 15)
La grotte de Rame, à Champcella, possédait trois sépultures (Tournier 1878) dont une avait un mobilier funéraire (Fig. 6 - B) parfaitement caractéristique d'un riche "helvétique" ; il en est de même pour celle de Balma Russias à Freissinières (Fig. 6 - C) située à moins de 10km au nord (Rossi et alii 1996-97). Or toutes deux sont placées à peu de distance d'un affleurement de malachite pour l'une, au col de Tramouillon à 2280m d'altitude, et de chalcopyrite pour l'autre, à Dormillouse en haut de la vallée de la Biaysse, à 1990m et 1783m.
A quelques kilomètres au nord, les cuivre gris de l'Argentière-la-Bessée et de Vallouise peuvent avoir été exploités en même temps.
On remarquera, dans chacune des deux grottes sépulcrales, la présence d'une hache-spatule de forme bien semblable (type de Rame) et l'exemple de Moûtiers fait penser à la relation hache-spatule et exploitation de mine. Et surtout celle de Freissinières comportait des fragments de tuyères sans que l'on sache si le travail du métal a eu lieu dans la grotte ou si c'est un mobilier funéraire : dans les deux cas le gisement est bien lié à une activité métallurgique.
Ce foyer, placé sur la haute Durance peu en amont du confluent avec la vallée du Guil, a-t-il utilisé aussi le cuivre extrait avec certitude du Queyras à Saint-Véran ou hypothétiquement de celui de cuivre gris de Ceillac, de Guillestre ou des chalcopyrites de Molines-en-Queyras, Risoul. Dans ce volume on se rapportera à l'article de P.Rostan et M.Rossi qui signale des scories de bornite et des tuyères à Molines ainsi qu'un fragment de tuyère à Puy-Saint-Vincent en Vallouise.

Le Gapençais (Fig. 5 en haut de page - 13)
Le très important et spectaculaire dépôt des Taburles en Avançon, avec ses cinq haches et ses quatre poignards à manche massif (Fig. 6 - A) se trouve près d'une zone métallifère riche, au sud-est de Gap, avec en particulier les gîtes d'azurite, de malachite et de chalcopyrite de la Montagne de l'Aigle à Avançon même. Tout proches encore sont les cuivres gris de Remollon, Bréziers et la chalcopyrite de Savines, Espinasses, Théus, les Crots.

Le bassin du Buech (Fig. 5 en haut de page - 1 à 12)
Plus à l'ouest, dans le bassin du Buech il y a les filons de malachite d'Orpierre et de Saléon. Les objets de bronze sont moins spectaculaires et plus éparpillés : épingles tréflée de La-grand (Fig. 6 - 6) et à disque de Ribeyret (Fig. 6 - 4), poignards triangulaires de Saint-Genis (Fig. 6 - 9) et de Barret-le-Bas (Fig. 6 - 3), haches à rebords de Ribiers (Fig. 6 - 5), Serres (Fig. 4 - 4), Sigottier , Aspremont (Fig. 4 - 5), Trescléoux (Fig. 4 - 6), la hache-spatule (Fig. 4 - 2) de la Beaume (col de Cabre), les épingles de Montmorin (Fig. 6 - 7 et 8) et sur la haute Drôme le poi-gnard à manche massif de Valdrôme (Fig. 6 - 2). C'est une concentration de bronzes exception-nelle pour une aire de 25km sur 30...

Le Champsaur-Valgaudemar (Fig. 5 en haut de page - 16)
Dans le Champsaur, à Saint-Jean-Saint-Nicolas, un dolmen détruit en 1848 a livré une hache à épaulement du type de la Baraque (Fig. 6 - 1), vraisemblablement dans une sépulture réutilisant le mégalithe néolithique. Cette région est, elle aussi, riche en cuivre gris à Champoléon, Saint-Maurice-en-Valgaudemar et en chalcopyrite à la Chapelle-en-Valgaudemar, Villar-Loubière. Faut-il relier cette hache à une exploitation éventuelle du cuivre dans cette région où nous ne disposons pas de vestiges antérieurs à l'âge du Fer mais où quelques dolmens ont été détruit au siècle dernier ?

L'Ubaye
Dans la vallée de l'Ubaye la civilisation du Rhône a laissé une hache plate à faibles rebords à Saint-Pons et une hache spatuliforme du type Roseaux à Faucon (Fig. 4 -15 et 16), témoi-gnant de l'occupation au Bronze ancien sans que l'on puisse faire de rapprochements avec les quelques mines de cuivre de la région.

TYPOLOGIE CHRONO-CULTURELLE

Aucune de ces pièces de bronze ne peut être rattachée à la phase ancienne du Bronze ancien (BA I) mise à part les deux épingles à tête enroulée de Montmorin, qui pourrait pourtant être un peu plus tardive, ces objets ayant perduré au cours du Bronze ancien. En effet, la civilisation du Rhône ne sortira des limites du haut Rhône qu'au BA II, à partir de -2000 (Gallay 1996).
Les épingles à tête discoïde sans décor (Ribeyret) et à tête tréflée (Lagrand) remontent aussi au BA II. Mais la plupart des bronzes sont attribuables au BA III : les poignards de Barret-le-Bas et de Saint-Genis, le diadème de Champcella, les haches-spatules (Moûtiers, la Beaume et Freissinières), les poignards à manche massif (Feissons-sur-Isère, Feissons-sur-Salins, Séez, Saint-Pierre-d'Albigny et Avançon) et les haches de type Neyruz (Avançon) et de type de Morges de Serres. Ces deux phases se placeraient entre -2000 et -1700 (Voruz 1996).
Les haches à épaulement de type La Baraque d'Aiguebelle et de Saint-Jean-Saint-Nicolas, les haches à rebords d'Aspremont et de Trescléoux datent du BA IV, à la phase de transition avec le Bronze moyen.

Qui est à l'origine de l'extraction du cuivre et de la métallurgie dans les Hautes-Alpes?

Au Chalcolithique
Se pose la question de savoir qui a initié, à la fin du 3e millénaire, les hauts Alpins à l'extraction du cuivre, quelle était la destination du métal extrait à Saint-Véran ; M. Rossi pense à des relations privilégiées avec l'Italie mais ce n'est qu'une présomption. Les gîtes de Saint-Véran ont-ils été les seuls exploités parmi tous ceux, et ils sont nombreux, que possèdent les Hautes-Alpes ? On ne peut actuellement apporter aucune réponse ; juste formuler une hypothèse sur l'influence du Chalcolithique méridional prépondérant dans la région.
Les vestiges spécifiques liés aux techniques de traitement du minerai, mis au jour à Saint-Véran, sont très ubiquistes et ils se trouvent pratiquement identiques dans tous les sites européens d'affinage du cuivre (Cévennes, Irlande, Trentin, etc.). De ce côté-là, on ne tirera aucune indication.

Au Bronze ancien
Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées pour expliquer la présence anormalement abondante des bronzes de type civilisation du Rhône dans les Hautes-Alpes (Fig. 2 en haut de page). On se souviendra que celle-ci s'est développée par prédilection sur des substrats campaniformes forts comme en Valais ou en Languedoc (Gallay 1976 et 1996) mais actuellement rien ne permet de dire que la région a été particulièrement marquée par le Campaniforme, à moins que l'on amalgame Chalcolithique méridional et Campaniforme.

A - Ils ont pu être importés tout simplement de la sphère helvétique ; dans ce cas on s'interrogerait seulement sur la cause de leur abondance.

B - L'extraction du cuivre et une hypothétique fabrication sur place par des "Valaisans" émigrés ; ceci supposerait la présence d'une "colonie" helvétique or on ne connaît pas de tombes en ciste caractéristique de la civilisation du Rhône en Suisse qui aurait dû normalement les accompagner. Le rite funéraire régional demeure dans la tradition des ossuaires collectifs en grotte (Sigottier, Eourre, Orpierre, Montmorin) ou en dolmen (Saint-Jean-Saint-Nicolas), hérités de la fin du Néolithique méridional. De plus, pour mesurer l'impact culturel de la civilisation du Rhône, la céramique n'est pas d'un grand secours, vu la très faible quantité dont on dispose à par-tir des découvertes anciennes. Les rares fouilles récentes au col des Tourettes à Montmorin (Muret 1991) et à Saint-Véran (Gattiglia et Rossi 1995 ; Barge 1997) ne sont pas très démonstratives mis à part un grand vase à double cordon impressionné de l'abri Martin à Sigottier (Bocquet 1976) : les influences pour la terre cuite, comme pour le silex, proviennent plutôt de la sphère méridionale ou alpine et non du Valais.
Si l'exploitation des gisements de cuivre et une fabrication locale sont directement liées à la présence effective de colonies de "Valaisans", ceux-ci ont abandonné leur rite funéraire en coffre pour adopter les traditions locales. Ce pourrait être aussi le cas de la Tarentaise.

C - Une autre hypothèse serait que les Suisses aient formé et encadré des autochtones aux travaux de métallurgiste avec leurs techniques pour l'affinage du minerai et l'élaboration des bronzes suivant leurs modèles typologiques, dans le cadre d'une "délocalisation" économique.
Participant à un marché commercial contrôlé par les Valaisans, se serait créée une aristocratie artisanale locale qui a adopté certaines traditions de ses mentors, comme celle de garnir ses tombes traditionnelles des plus spectaculaires symboles de son métier et de son rang, comme à Champcella et à Freissinières.

D - Si production locale il y a eu, l'élaboration des bronzes s'est-elle effectuée dans une ou plusieurs des quatre zones de concentration d'objets et de gîtes de cuivre, l'étain provenant des circuits d'approvisionnement déjà établis par les métallurgistes suisses ? La métallurgie a-t-elle était continue ou sporadique ? Il est difficile, en l'absence de découvertes d'ateliers, de savoir exactement où et comment le métal a été travaillé ; les remarquables découvertes de Saint-Véran ne montrent que des traces d'affinage et non d'une chaîne complète de fabrication.
Dans tous les cas de productions locales, celles-ci auraient commencé à partir de -2000, au moment même où les influences rhodaniennes débordent le foyer originel vers le Jura et vers le Languedoc (Gallay 1996). Elles se termineraient au XVIIe siècle avec la disparition de la Civilisation du Rhône, ce qui correspondrait aussi à la fin du fonctionnement de la mine de Saint-Véran (qui ne reprendra qu'au Bronze final ou à l'âge du Fer). Cela demande une belle constance dans l'influence car aucune originalité n'apparaît dans les bronzes haut-alpins ; ils seront toujours conformes aux modèles helvétiques durant plusieurs siècles.

Diagnostic par les analyses
Le cuivre de Saint-Véran, sans arsenic ni antimoine, aurait pu servir pour le matériel de Champcella et du dépôt des Taburles qui en est exempt d'après les résultats des laboratoires de Stuttgart et de Rennes , alors qu'on en retrouve dans tous les autres objets analysés des Hautes-Alpes. Mais on ne connaît que la composition du minerai de Saint-Véran, ce qui limite les conclusions sur la base des analyses élémentaires...
Mis à part ces deux sites, les analyses élémentaires ont été interrogées pour savoir si des différences de composition existaient entre les bronzes helvétiques et ceux des Hautes-Alpes. Sur 237 analyses dont on dispose, couvrant le Valais et les Alpes du Nord, il n'est pas possible de noter des variations significatives, dans les traces en particulier, d'autant que les analyses ont été effectuées par plusieurs laboratoires.

Quels minerais ont-ils été utilisés?
Il semble communément admis actuellement que les sulfures et les carbonates de cuivre ont été utilisés antérieurement aux chalcopyrites. Au Chalcolithique, dans la zone du lac d'Annecy et en haute Maurienne il ne semble exister actuellement que de la chalcopyrite, ce qui oblige à considérer ces " foyers " potentiels comme très hypothétiques. La vallée de la Mau-rienne, riche en cuivre mais toujours sous forme de chalcopyrite, ne possède aucun vestige métallique antérieur à la fin du Bronze moyen, ce qui confirmerait la constatation générale.
Par contre, dans toutes les régions citées, à l'exception de celles dont on vient de parler, il existe les minéralisations sulfurées et carbonatées.
Voilà pour la théorie, encore faudrait-il nuancer car nous sommes loin de tout savoir : en effet la mine qui a livré le poignard à manche massif près de Moûtiers est connue aujourd'hui pour sa chalcopyrite. Y avait-il aussi des carbonates ou des sulfures dans les têtes de filons au Bronze ancien?

Conclusion
Au Chalcolithique, mis à part Saint-Véran dont le cuivre partait probablement sur le versant italique, nous n'avons que des relations entre objets et filons de cuivre. En cas d'exploitation de cuivre dans les Baronnies, il faut penser à l'influence des Campaniformes qui est bien attestée dans la région. Pour les Hautes-Alpes on doit envisager une influence italique pour Saint-Véran et une influence méridionale ailleurs.

Au Bronze ancien, la mine proche de Moûtiers a-t-elle fourni un complément de métal aux ateliers valaisans et vaudois ou a-t-elle alimenté une production locale sous la houlette des métallurgistes de la civilisation du Rhône ? Les témoins métalliques de Tarentaise, toujours proches de filons de cuivre, datent du Bronze ancien III, ce qui voudrait dire que l'activité a été assez limitée dans le temps. Bien que sans preuve archéologique d'extraction ou de métallurgie dans la Combe de Savoie, on peut faire les mêmes remarques.

Dans les Hautes-Alpes la forte concentration de bronzes de la civilisation du Rhône qui s'étale entre le XXe et le XVIIe siècle av. J.C. est très probablement liée à la production de cui-vre durant la même période, bien illustrée avec les découvertes de Saint-Véran, et aussi très probablement avec d'autres gîtes cuprifères. La vitalité constatée est-elle de même nature que celle du Languedoc aux mêmes périodes qui comportait, elle aussi, des liens étroits avec la civilisation du Rhône. Il serait intéressant de considérer le problème, étant entendu, que le Languedoc, riche en cuivre et très marqué par les Campaniformes, est amplement fourni en céramique "rhoda-nienne".

Le métal a-t-il été transformé dans la région ou bien a-t-il été exporté vers le haut Rhône ou ailleurs ? D'éventuels ateliers haut-alpins ont-ils fonctionné sporadiquement ou de manière continue ? L'extraction des minerais haut-alpins aurait-elle suppléé ou complété les productions suisses ou bien seules des raisons économiques, comme l'extension des marchés, sont-elles en cause pour la création de "succursales" ? Voilà bien des questions auxquelles on ne peut pas répondre actuellement, une seule chose étant assurée c'est l'influence prépondérante de la civilisation du Rhône dans les premières exploitations de cuivre dans les Alpes du Nord car tous les bronzes de type " du Rhône " à l'intérieur des massifs alpins sont toujours étroitement liées géographiquement aux ressources cuprifères.

ANNEXE

De toutes récentes fouilles de M.-C. Bailly-Maître et de T. Gonon dans ce secteur ont permis de mettre au jour des traces d'exploitation ayant conservé des fragments de bois : ceux-ci ont été datés de 2000 BC.
Cette date correspond au début de l'âge du Bronze (Bronze ancien) et cette zone des Alpes du Nord est totalement dépourvue de vestiges de cette époque : au nord on en a dans la Combe de Savoie et en Tarentaise, au sud sur le haut Drac, à l'ouest sur le Drac et autour de Grenoble. Il n'y a pas de traces de cette période à moins de 30 à 40 km et dans régions géographiquement fort différentes.
C'est une découverte fondamentale pour la préhistoire alpine. En effet nous connaissons seulement deux mines de cuivre exploitées à l'âge du Bronze : un poignard de la Civilisation du Rhône d'origine helvétique daté des XXe/XVIIIe siècle av. J.-C. et trouvé à l'entrée d'une mine près de Moûtiers et le filon de Saint-Véran exploité par des métallurgistes venus de la plaine du Pô entre 2460-2140 BC et entre 2114-1761 BC.

Donc des mineurs sont montés dans les Grandes Rousses au XXe siècle av. J.-C. pour ramener de la chalcopyrite et du cuivre gris (deux formes de sulfure de cuivre). D'où sont-ils venus, où ont-ils porté le minerai pour y être traité, voilà toutes les questions que le préhistorien se pose sans pouvoir encore y répondre autrement que par des hypothèses. Doit-on les rattacher aux Suisses venus du Valais pour exploiter des mines en haute Tarentaise ou bien aux Lombards de la Civilisation de Remedello qui ont travaillé à Saint-Véran ?

Mais on peut déjà tirer quelques conclusions de cette découverte : on dispose d'un exemple supplémentaire de la connaissance que ces hommes avaient des ressources et de la géographie des Alpes à une époque où nous les imaginons volontiers comme survivants difficilement dans un monde clos et hostile... Dans de vastes zones sans habitat permanent, ils devaient développer des talents de " géologues " et d'orientation qui se communiquaient de génération en génération.

 

 

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LES CUIVRES ET LES PREMIERS BRONZES DANS LES ALPES DU NORD.
NAISSANCE D'UNE MÉTALLURGIE RÉGIONALE ?

par Aimé Bocquet

Cet article a été présenté au IXe Colloque sur les Alpes dans l'Antiquité, le 15 septembre 2000 à Tende et publié dans le Bulletin d'Etudes Préhistoriques et Archéologiques alpines, t. XIII, pp. 181-194.
Il a été revu et complété ici en octobre 2006.

Fig. 1 - Répartition des objets de cuivre dans les Alpes du Nord.
Les cercles limitent les zones où les objets voisinent avec des gîtes cuprifères. Du nord au sud : région d'Annecy, Combe de Savoie, Tarentaise, Maurienne, Gapençais et bassin du Buech.
Fig. 2 - Répartition des objets de bronzes de la civilisation du Rhône dans les Alpes du Nord.
Les cercles limitent les zones où les bronzes voisinent avec des gîtes cuprifères. Du nord au sud : Tarentaise, Combe de Savoie, haute Durance, Gapençais et bassin du Buech.

Dans ces Actes, on se rapportera à l'article de P.Rostan et M.Rossi qui signale des scories de bornite et des tuyères à Molines ainsi qu'un fragment de tuyère à Puy-Saint-Vincent en Vallouise.

 

Fig. 3 - Répartition des bronzes et des mines de cuivre en Savoie.
Région d'Annecy : 1 - Annecy-le-Vieux ; 2 - Sevrier ; 3 Faverges.
Tarentaise : 6 - Séez ; 7 et 8 - Moûtiers ; 4 - Feissons-sur-Isère ; 5 - Feissons-sur-Salins.
Combe de Savoie : 9 - Saint-Pierre-d'Albigny ; 10 - Aiguebelle.

Fig. 5 - Répartition des bronzes et des mines de cuivre dans les Hautes-Alpes. Bassin du Buech : 1 - Valdrôme ; 2 - La Beaume (col de Cabre) ; 3 - Sigottier ; 4 - Aspremont ; 5 - Montmorin ; 6 - Serres ; 7 - Ribeyret ; 8 - Saint-Genis ; 9 - Trescléoux ; 10 - Lagrand ; 11 - Ribiers ; 12 - Barret-le-Bas. Gapençais : 13 - Avançon. Haute-Durance : 14 - Champcella ; 15 - Freissinières. Champsaur-Valgaudemar : 16 - Saint-Jean-Saint-Nicolas. Vallouise : 17. Ubaye ; Saint-Pons : 18 ; Faucon :19.
Chronologie alpine
Chronologie alpine

En avril 2006, lors du Congrès du Comité des Travaux scientifiques et historiques à Grenoble, Marie-Christine Bailly-Maître a présenté une date de l'exploitation, au Bronze Ancien, d'une mine cuivre à Vaujany, dans le massif des Grandes Rousses.
C'est une découverte archéologique très importante qui sera évoquée en annexe.

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Hache en cuivre : Faverges, Sevrier et Saint-Pierre-d'Albigny
Il est fort probable que les mineurs de St-Véran venaient de la plaine du Pô car à Saint-Paul-sur-Ubaye, aux Oullas (à 6 km au sud de St-Véran) à 2420 m d'altitude, est un abri où sont gravés 4 poignards de type Remedello et un personnage "macrodactyle" superposé à une peinture rouge dans le style des stèles du Val Camonica.
Le Briançonnais a livré depuis peu quelques éléments archéologiques liés à la métallurgie.
Liste de 170 gites de cuivre des Alpes du Nord répertoriés par J. Rebillard et A. Bocquet