















Traces en arc de cercle laissées par un ciseau 
    à biseau arqué qui ont coupé les fibres du bois.
    Mortaise de l'herminette (Pl. 4-2)


Sur les planches, les mortaises sont bien moins précises 
    que sur les petits objets.
    Ici l'extrémité d'une planche de 
    sapin (Pl. 21-4)
    : 

    Aucune étude technologique d'ensemble n'a été effectuée 
    sur la fabrication des objets en bois, seuls des points de détails 
    ont été abordés (Bocquet A. et Noël M. 19884 
    ; Noël M. et Bocquet A. 1988).
    Les essences ont été déterminées par K. Baudet-Lundstrom.
    Nous en donnons ici les tableaux récapitulatifs suivant les couches 
    et suivant les essences. 
    
    
1 - LES CUILLÈRES (Pl. 6 à 12)
 Quatre cuillères 
    à bouche et de treize cuillères à pot entières 
    ou
    presque et quelques fragments de manches prouvent la banalité de ces 
    accessoires. 
    
Les cuillères 
    à pot sont identifiées par l'angle que fait la poche
    avec le manche et servent à prendre facilement les aliments dans
    les vases ; elles sont nombreuses et de taille variable.
    Les cuillères à bouche (Pl. 6-5, 
    11-2 et 3) 
    ont la poche dans l'axe
    du manche. 
    
    Trois "louches" de même forme que les cuillères à 
    pot puisaient 
    les aliments dans les grands récipients (Pl. 
    8 et 9-1).
    
    Toutes les cuillères ont leur bord gauche usé par frottement 
    contre les parois du récipients sauf une qui n'est pas encore terminée, 
    son manche n'étant pas poli (Pl. 9-3) 
    
    
    Une poche sans manche, genre d'une " spatule ", est en if et porte 
    très nettes toutes les traces des outils de silex (Pl. 
    7-4).
    
    Leur fabrication est intéressante à suivre avec des pièces 
    de bois particulières qui sont des ébauches taillées 
    dans des troncs d'if (Pl. 12 et 13). 
    A partir de ces ébauches les cuillères étaient modelées 
    à la hache et au silex par des artisans habiles dont la réputation 
    dépassait très probablement les limites du village par l'extrême 
    qualité de leur savoir-faire.
    
2 
    - LES PEIGNES A TISSER (Pl. 17)
    
    Des peignes à tisser fabriqués dans une mince plaquette de buis 
    ont été gravés au silex pour en séparer les dents 
    courtes. Trouvés dans les deux niveaux, ils diffèrent dans les 
    détails de leur forme. Les trois de la couche inférieure ont 
    une encoche trapézoïdale au talon et des ergots latéraux 
    bien marqués (Pl. 17-1 à 3). 
    Les neuf de la couche supé-rieure sont un peu plus grands et les caractères 
    décrits ci-dessus sont les mêmes mais estompés (Pl. 
    17 4 à 12). 
3 
    - LES EPINGLES ET POINÇONS (Pl. 
    18)
    
    Des épingles découpées dans une branchette d'if ont toutes 
    une tête décalée (Pl. 18-1, 
    2, 8, 9, 10) ; certaines sont légèrement arquées.
    Avec probablement la même fonction de fermer les vêtements, il 
    y a aussi des poinçons ayant les mêmes caractères mais 
    la tête est plus rudimentaire (Pl. 18- 
    3, 4, 5, 11, 12, 13, 14, 15). C'est un type fréquent en Suisse 
    mais là elles sont en os.
    Elles ont été régularisées et affûtées 
    sur un "affûtoir en molasse (Pl. 2-1).
4 
    - LES FUSEAUX (Pl. 15 
    et 16)
    
    De nombreuses branches rectilignes effilées et raclées au silex 
    ont été considérées comme des fuseaux. Ils n'ont 
    pas été reconnus tout de suite à la fouille et ce n'est 
    que sur la base terrestre qu'ils ont été vus ; en bois fragile 
    et peu résistant on les a récupéré en morceaux. 
    Une fusaïole fut trouvée avec un fragment de fuseau à l'intérieur.
    
    Ils sont généralement en viorne, houx et fusain. 
5 
    - LES BATTEURS (Pl. 14)
    
    Quatre batteurs pris à l'extrémité de sapin
    comportent quatre petites branches latérales ;
    la section est très arrondie et usée par le frot-
    tement. Trois ont leurs manches cassés mais 
    un est entier, donnant un ustensile de 95 cm
    de long.
6 
    - UNE AIGUILLE À CHAS (Pl. 
    18-6) 
    
    Une aiguille bien appointée possède un chas ouvert dans un petit 
    nud de la branchette. Le bon état de la pièce et sa petitesse 
    m'a empêché d'en prélever un fragment à fin d'analyse 
    de l'essence.
7 
    - UNE RAME (Pl. 5-2)
    
    Taillée dans une planche de hêtre, elle est entière mise 
    à part la fracture de l'extrémité proximale du manche. 
    Longue de 1,30 m, elle présente une forme tout à fait classique.
8 
    - UN ARC (Pl. 5-3 et 
    photo)
    
    Long de 1,30 m, il est entier sauf une poupée cassée. Une branche 
    d'if a été mise en forme en ménageant une poignée 
    centrale où se distingue des traces de ficelle sur de la bétuline 
    et l'encoche de guidage de la flèche. La poupée restante est 
    remarquablement dégagée au silex.
9 
    - OBJETS RARES ET ÉNIGMATIQUES (Pl. 
    19 et 20)
    
    Deux pièces ont été vues avec les poignards : une ébauche 
    de poignée avec pommeau et une poignée avec pommeau en érable 
    (Pl. 20-3 et 4). 
    
    - Un tube de sureau (Pl. 19-8) de a ses deux 
    bouts bien sectionnés au silex. Un fragment (Pl. 
    19-7) de tube de sureau de partagé en deux lui a été 
    rapproché : peut-être des éléments de flûte 
    ?
    - Une cuvette creusée dans du tilleul et sur laquelle tous les coups 
    de travail sont accentués et très visibles (Pl. 
    19-5). C'est peut-être un plat ?
    - Une hampe de flèche possédait à sa découverte 
    une petite encoche apicale très fine, donc très fragile ce qui 
    explique qu'elle n'a pas résisté aux traitements (Pl. 
    19-6). 
    - Une branche est sculptée grossièrement en forme de cubitus 
    avec son extrémité proximale (Pl. 
    20-1).
    - Une branche arrondie porte une encoche annulaire : on a pensé à 
    une extrémité de fléau ? (Pl. 
    20-2).
    - Deux fragments de planches et un bout de branche portent une mortaise (Pl. 
    20-7 à 8).
    - Une longue et mince plaquette en frêne a des encoches latérales 
    (Pl. 20-9).
    - Un objet en terre cuite en forme de roue à moyeu débordant 
    de 6 cm de diamètre. Est-ce une fusaïole spéciale ?
10 
    - LES PLANCHES (Pl. 21)
    
    Des troncs de frêne et de sapin sont éclatés pour obtenir 
    des planches de 1 à 5 cm d'épaisseur et de longueur variant 
    entre 40 cm et près de 4 m. Elles entraient dans les aménagements 
    domestiques et dans la construction, celles des toits en particulier. En effet 
    des planches de sapin longues de 3 mètres maintenaient serrée 
    la couverture végétale, fixées à leur extrémité 
    supérieure par une mortaise percée obliquement (Pl. 
    21-7).
    
    L'examen des planches montre qu'elles sont tirées de sapins, de frênes 
    ou de hêtres ayant peu ou pas de nud, ce qui facilitait l'éclatement.
Un outil que nous avions pris pour une pioche en bois de cerf à extrémité fracturée s'est révélée en réalité une masse pour enfoncer les coins nécessaires à l'éclateemnt des troncs au cours de la fabrication des planches (Bois Pl. 25-1). Ce bois de cerf possède un manche en frêne complet de 63 cm de long.
Une autre tête de masse conserve encore un fragment de manche (Bois Pl. 25-4)
11 
    - UN PIEU À TENON (Pl. 5-1)
    
    Une extrémité de pieu en sapin de 12 cm de diamètre est 
    taillé pour en dégager un large tenon grossièrement circulaire 
    de 6 à 7 cm de diamètre et de 25 cm de long. 
    
    Probablement plusieurs pieux devaient comporter le même dispositif de 
    charpentage mais c'est le seul que le pourrissement n'a pas détruit 
    car il a dû tomber rapidement sur le sol après l'abandon (pieu 
    probablement mal enfoncé, voir les conditions de mise en place du deuxième 
    village).
    
Les poteaux sont normalement abattus par deux entailles opposées (Pl. 22-3) et non en tournant plus ou moins autour du tronc : deux seulement furent retrouvés car la plupart des extrémités ont pourri. Deux pieux ont été extraits : le bout était aplati par enlèvement des entailles de coupe pour pouvoir être plus facilement enfoncés par effet tixotropique.
LES 
    DÉCHETS DE BOIS (Pl. 21 et 
    22)
    
    De très nombreux restes (1416 recensés) portent des traces de 
    travail faites avec des outils coupants :
    - copeaux de taille diverse (Pl. 22-4 à 
    8, 12 à 16)
    - branches avec entailles ou sections (Pl. 21-10 
    et 9, 22- 1, 2, 9 à 11,17). (voir 
    bois travaillés et copeaux : tableaux ci-dessus).
Au 
    sujet des haches, je m'interrogeais sur la possibilité de présence 
    de lames en cuivre tellement les traces de coupes étaient nettes et 
    franches. Sur quelques autres pièces on constate le même chose 
    et en particulier celles où se sont des tranchants de silex qui ont 
    agi.
    
    On est donc obligé des constater que les Néolithiques se servaient 
    de leurs outils avec dextérité et efficacité. Les exemples 
    ci-dessous le démontrent.
Ils faisaient de remarquables mortaises même sur de petits objets. Bien on n'en ait pas retrouvé, M. Noël pense que ces mortaises ont été faites avec des ciseaux en os ou plus probablement en dent : les incisives de porc se prêtent bien à cet usage quand elles sont emmanchées dans un bois de cerf (comme les lacs suisses en ont fourni).
C 
    - BOIS DE CERVIDÉ (Pl. 24)
    
    Les bois de cerf sont aussi mal conservés que les os mais ils ont été 
    vus à la fouille sans qu'ils puissent être toujours récupérés 
    ensuite.
    
Comme ils ont été topographiés, on en a un décompte assez précis (histogrammes ci-dessous)
Le travail de ce matériau se place dans les cours et sous les auvents (Pl. 13).











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    nom et année à retrouver dans la bibliographie générale,
    ou nom, année suivi de " Coll. " (collectif)  se trouve dans 
    la liste Collectif 2005, dans la Bibliographie. Cette liste regroupe toutes 
    les études non publiées.