Affûtoir en molasse
Bord gauche usé par l'usage dans les vases
Ebauche de cuillère en if.
Encoche à gauche et traces de ficelle de la poignée.
Une cuillère en cours de fabrication, le bois porte encore les traces des outils de modelage.
Eclat de sapin avec traces d'enlèvements nets des deux côtés
Les histogrammes des débris de bois
Planche en frêne régularisée à l'herminette
Masse en bois de cerf avec manche en frêne
Pommeau terminé
Dessus de pommeau avec les traces laissées par les ébréchures des tranchants du silex
Détail du dégagement d'un pommeau. Photo prise à la sortie de l'eau
Mortaise dans du bois de cerf. Remarquer la qualité des bords.
Mortaise rectangulaire dans la tête d'un manche de hache en érable
Petite mortaise rectangulaire aux bords très nets (longueur de 18mm) dans une branche. Utilisation inconnue.

Traces en arc de cercle laissées par un ciseau à biseau arqué qui ont coupé les fibres du bois.
Mortaise de l'herminette (Pl. 4-2)

Mouvements successifs que l'on peut reconstituer d'après les traces dans la mortaise ci-contre.
(D'après Michel Noël)
Stigmates de raclage à l'intérieur de la spatule en if.
Les traces de travail sont mal visibles, car très émoussées, sur le bois de cerf dont la conservation est mauvaise.

Sur les planches, les mortaises sont bien moins précises que sur les petits objets.
Ici l'extrémité d'une planche de sapin (Pl. 21-4)


:

 

A - LES OBJETS DE BOIS


Aucune étude technologique d'ensemble n'a été effectuée sur la fabrication des objets en bois, seuls des points de détails ont été abordés (Bocquet A. et Noël M. 19884 ; Noël M. et Bocquet A. 1988).
Les essences ont été déterminées par K. Baudet-Lundstrom.
Nous en donnons ici les tableaux récapitulatifs suivant les couches et suivant les essences.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

1 - LES CUILLÈRES (Pl. 6 à 12)

Quatre cuillères à bouche et de treize cuillères à pot entières ou
presque et quelques fragments de manches prouvent la banalité de ces accessoires.

Les cuillères à pot sont identifiées par l'angle que fait la poche
avec le manche et servent à prendre facilement les aliments dans
les vases ; elles sont nombreuses et de taille variable.
Les cuillères à bouche (Pl. 6-5, 11-2 et 3) ont la poche dans l'axe
du manche.

Trois "louches" de même forme que les cuillères à pot puisaient
les aliments dans les grands récipients (Pl. 8 et 9-1).

Toutes les cuillères ont leur bord gauche usé par frottement contre les parois du récipients sauf une qui n'est pas encore terminée, son manche n'étant pas poli (Pl. 9-3)

Une poche sans manche, genre d'une " spatule ", est en if et porte très nettes toutes les traces des outils de silex (Pl. 7-4).

Leur fabrication est intéressante à suivre avec des pièces de bois particulières qui sont des ébauches taillées dans des troncs d'if (Pl. 12 et 13). A partir de ces ébauches les cuillères étaient modelées à la hache et au silex par des artisans habiles dont la réputation dépassait très probablement les limites du village par l'extrême qualité de leur savoir-faire.

 

2 - LES PEIGNES A TISSER (Pl. 17)

Des peignes à tisser fabriqués dans une mince plaquette de buis ont été gravés au silex pour en séparer les dents courtes. Trouvés dans les deux niveaux, ils diffèrent dans les détails de leur forme. Les trois de la couche inférieure ont une encoche trapézoïdale au talon et des ergots latéraux bien marqués (Pl. 17-1 à 3). Les neuf de la couche supé-rieure sont un peu plus grands et les caractères décrits ci-dessus sont les mêmes mais estompés (Pl. 17 4 à 12).

3 - LES EPINGLES ET POINÇONS (Pl. 18)

Des épingles découpées dans une branchette d'if ont toutes une tête décalée (Pl. 18-1, 2, 8, 9, 10) ; certaines sont légèrement arquées.
Avec probablement la même fonction de fermer les vêtements, il y a aussi des poinçons ayant les mêmes caractères mais la tête est plus rudimentaire (Pl. 18- 3, 4, 5, 11, 12, 13, 14, 15). C'est un type fréquent en Suisse mais là elles sont en os.
Elles ont été régularisées et affûtées sur un "affûtoir en molasse (Pl. 2-1).

 

 

4 - LES FUSEAUX (Pl. 15 et 16)

De nombreuses branches rectilignes effilées et raclées au silex ont été considérées comme des fuseaux. Ils n'ont pas été reconnus tout de suite à la fouille et ce n'est que sur la base terrestre qu'ils ont été vus ; en bois fragile et peu résistant on les a récupéré en morceaux. Une fusaïole fut trouvée avec un fragment de fuseau à l'intérieur.

Ils sont généralement en viorne, houx et fusain.

 

 

5 - LES BATTEURS (Pl. 14)

Quatre batteurs pris à l'extrémité de sapin
comportent quatre petites branches latérales ;
la section est très arrondie et usée par le frot-
tement. Trois ont leurs manches cassés mais
un est entier, donnant un ustensile de 95 cm
de long.

 

6 - UNE AIGUILLE À CHAS (Pl. 18-6)

Une aiguille bien appointée possède un chas ouvert dans un petit nœud de la branchette. Le bon état de la pièce et sa petitesse m'a empêché d'en prélever un fragment à fin d'analyse de l'essence.

 

 

 

7 - UNE RAME (Pl. 5-2)

Taillée dans une planche de hêtre, elle est entière mise à part la fracture de l'extrémité proximale du manche. Longue de 1,30 m, elle présente une forme tout à fait classique.

 

 

 

 

 

8 - UN ARC (Pl. 5-3 et photo)

Long de 1,30 m, il est entier sauf une poupée cassée. Une branche d'if a été mise en forme en ménageant une poignée centrale où se distingue des traces de ficelle sur de la bétuline et l'encoche de guidage de la flèche. La poupée restante est remarquablement dégagée au silex.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9 - OBJETS RARES ET ÉNIGMATIQUES (Pl. 19 et 20)

Deux pièces ont été vues avec les poignards : une ébauche de poignée avec pommeau et une poignée avec pommeau en érable (Pl. 20-3 et 4).

- Un tube de sureau (Pl. 19-8) de a ses deux bouts bien sectionnés au silex. Un fragment (Pl. 19-7) de tube de sureau de partagé en deux lui a été rapproché : peut-être des éléments de flûte ?
- Une cuvette creusée dans du tilleul et sur laquelle tous les coups de travail sont accentués et très visibles (Pl. 19-5). C'est peut-être un plat ?
- Une hampe de flèche possédait à sa découverte une petite encoche apicale très fine, donc très fragile ce qui explique qu'elle n'a pas résisté aux traitements (Pl. 19-6).
- Une branche est sculptée grossièrement en forme de cubitus avec son extrémité proximale (Pl. 20-1).
- Une branche arrondie porte une encoche annulaire : on a pensé à une extrémité de fléau ? (Pl. 20-2).
- Deux fragments de planches et un bout de branche portent une mortaise (Pl. 20-7 à 8).
- Une longue et mince plaquette en frêne a des encoches latérales (Pl. 20-9).
- Un objet en terre cuite en forme de roue à moyeu débordant de 6 cm de diamètre. Est-ce une fusaïole spéciale ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10 - LES PLANCHES (Pl. 21)

Des troncs de frêne et de sapin sont éclatés pour obtenir des planches de 1 à 5 cm d'épaisseur et de longueur variant entre 40 cm et près de 4 m. Elles entraient dans les aménagements domestiques et dans la construction, celles des toits en particulier. En effet des planches de sapin longues de 3 mètres maintenaient serrée la couverture végétale, fixées à leur extrémité supérieure par une mortaise percée obliquement (Pl. 21-7).

L'examen des planches montre qu'elles sont tirées de sapins, de frênes ou de hêtres ayant peu ou pas de nœud, ce qui facilitait l'éclatement.

Un outil que nous avions pris pour une pioche en bois de cerf à extrémité fracturée s'est révélée en réalité une masse pour enfoncer les coins nécessaires à l'éclateemnt des troncs au cours de la fabrication des planches (Bois Pl. 25-1). Ce bois de cerf possède un manche en frêne complet de 63 cm de long.

 

 

 

 

 

Une autre tête de masse conserve encore un fragment de manche (Bois Pl. 25-4)

11 - UN PIEU À TENON (Pl. 5-1)

Une extrémité de pieu en sapin de 12 cm de diamètre est taillé pour en dégager un large tenon grossièrement circulaire de 6 à 7 cm de diamètre et de 25 cm de long.

Probablement plusieurs pieux devaient comporter le même dispositif de charpentage mais c'est le seul que le pourrissement n'a pas détruit car il a dû tomber rapidement sur le sol après l'abandon (pieu probablement mal enfoncé, voir les conditions de mise en place du deuxième village).

Les poteaux sont normalement abattus par deux entailles opposées (Pl. 22-3) et non en tournant plus ou moins autour du tronc : deux seulement furent retrouvés car la plupart des extrémités ont pourri. Deux pieux ont été extraits : le bout était aplati par enlèvement des entailles de coupe pour pouvoir être plus facilement enfoncés par effet tixotropique.

 

B - TRAVAIL DU BOIS

LES DÉCHETS DE BOIS (Pl. 21 et 22)

De très nombreux restes (1416 recensés) portent des traces de travail faites avec des outils coupants :
- copeaux de taille diverse (Pl. 22-4 à 8, 12 à 16)
- branches avec entailles ou sections (Pl. 21-10 et 9, 22- 1, 2, 9 à 11,17). (voir bois travaillés et copeaux : tableaux ci-dessus).

 

 

LE TRAVAIL DU BOIS

Au sujet des haches, je m'interrogeais sur la possibilité de présence de lames en cuivre tellement les traces de coupes étaient nettes et franches. Sur quelques autres pièces on constate le même chose et en particulier celles où se sont des tranchants de silex qui ont agi.

On est donc obligé des constater que les Néolithiques se servaient de leurs outils avec dextérité et efficacité. Les exemples ci-dessous le démontrent.

Ils faisaient de remarquables mortaises même sur de petits objets. Bien on n'en ait pas retrouvé, M. Noël pense que ces mortaises ont été faites avec des ciseaux en os ou plus probablement en dent : les incisives de porc se prêtent bien à cet usage quand elles sont emmanchées dans un bois de cerf (comme les lacs suisses en ont fourni).

 

C - BOIS DE CERVIDÉ (Pl. 24)

Les bois de cerf sont aussi mal conservés que les os mais ils ont été vus à la fouille sans qu'ils puissent être toujours récupérés ensuite.

Comme ils ont été topographiés, on en a un décompte assez précis (histogrammes ci-dessous)

Le travail de ce matériau se place dans les cours et sous les auvents (Pl. 13).

 

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OBJETS, OUTILS, USTENSILES EN BOIS

 

106 dessins d'objets de bois

Les histogrammes des objets de bois

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Epingle pour fermer les vêtements
Peignes en buis : premier village à gauche, second village à droite
Fusaïole sur un fuseau de viorne
à sa sortie de l'eau
Poupée de l'arc
Planche en frêne avec une mortaise rectangulaire
Tenon dégagé sur un pieu de sapin
Ebauche
de pommeau

Bibliographie

L'appel de la bibliographie se présente sous deux aspects :
nom et année
à retrouver dans la bibliographie générale,
ou nom, année suivi de " Coll. " (collectif) se trouve dans la liste Collectif 2005, dans la Bibliographie. Cette liste regroupe toutes les études non publiées.